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Planète Bleue

22 juillet 2008

Siné viré !!

Figure emblématique du journal satirique Charlie Hebdo, Siné avait ironisé, dans une chronique publiée le 2 juillet, sur une éventuelle conversion au judaïsme de Jean Sarkozy avant son mariage avec la fille Darty. Des propos teintés d'antisémitisme pour le directeur Philippe Val, qui a décidé de le licencier.

Le caricaturiste Siné, accusé d'avoir tenu dans une chronique des propos antisémites liés au projet de mariage de Jean Sarkozy, a été renvoyé de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, a indiqué mardi 15 juillet le directeur de la publication, Philippe Val.

Dans une chronique publiée le 2 juillet par Charlie Hebdo, Siné avait évoqué les fiançailles de Jean Sarkozy et de Jessica Darty, fille du fondateur des magasins Darty, en ironisant sur une éventuelle conversion au judaïsme du fils du président de la République.

"Je suis rarement d'accord avec ce que Siné raconte mais il y a une latitude à Charlie pour exprimer des opinions différentes des miennes" et "cette latitude est bordée par une charte qui proscrit notamment tout propos raciste et antisémite dans le journal", a ajouté le directeur de la publication. Selon lui, "Siné a dépassé cette limite".

"Ni acceptable, ni défendable"

Dans un communiqué publié ce mercredi dans Charlie Hebdo, Philippe Val écrit: "Les propos de Siné sur Jean Sarkozy et sa fiancée, outre qu'ils touchaient la vie privée, colportaient la fausse rumeur de sa conversion au judaïsme. Mais surtout ils pouvaient être interprétés comme faisant le lien entre la conversion au judaïsme et la réussite sociale et ce n'était ni acceptable ni défendable devant un tribunal".

"Je préfère me couper les roubignolles"

"Val voulait des excuses auprès de Jean Sarkozy et de la famille Darty. Je lui ai demandé s'il ne se foutait pas de ma gueule. Je préfère me couper les roubignolles", a déclaré Siné, qui collabore à Charlie Hebdo depuis la relance du titre en 1992. Agé de 79 ans, le dessinateur et chroniqueur avait également participé à l'ancienne formule.

"Je reproche à Jean Sarkozy de se convertir par opportunisme. S'il s'était converti à la religion musulmane pour épouser la fille d'un émir, c'était pareil. Et un catholique, pareil, j'ai jamais fait de cadeau aux catholiques", a expliqué Siné.

Par LEXPRESS.fr, le 16/07/2008

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22 juillet 2008

Un insecte non identifié nargue les entomologistes :

Un envahisseur inoffensif et furtif se joue des entomologistes de Sa Gracieuse Majesté. Dans sa livrée sombre barrée d'une croix orangée, cet insecte, de la taille d'un grain de riz, n'a toujours pas livré son nom. Découvert, en mars 2007, dans le jardin du Muséum d'histoire naturelle de Londres, il reste muet sur son identité. Et s'est multiplié au point d'avoir conquis l'ouest de la capitale britannique, sans plus se trahir.

L'insecte découvert en mars 2007 dans le jardin du Muséum d'histoire naturelle de Londres reste non identifié.

La chose est d'autant plus vexante que s'il est un lieu au monde où l'on devrait pouvoir le démasquer, c'est bien l'auguste institution. Elle ne compte pas moins de 28 millions de spécimens d'insectes, couvrant 500 000 espèces collectées dans tout l'Empire et sur le reste du globe.

Aucun de ces épinglés ne correspond, à la connaissance de Max Barclay, entomologiste au Muséum, au nouveau venu. Celui-ci ressemble bien à une bestiole retrouvée dans un musée de Prague, mais récoltée à Nice, Arocatus roeselii. Hélas le néo-Londonien affectionne semble-t-il les graines de platane plutôt que d'aulne, comme son sosie niçois...

"C'est un peu insatisfaisant de constater que dans le jardin du plus grand muséum au monde, il y a un insecte que nous ne pouvons identifier", convient M. Barclay, interrogé par le Times. Sachant que le platane se trouve dans l'ensemble de l'hémisphère nord, de la Chine à l'Amérique, les zones d'origine putatives sont légion.

IMMIGRATION

Par chance, l'inconnu n'a pas les moeurs dévoratrices de certains de ses compères envahisseurs. Réchauffement climatique et mondialisation aidant, la circulation incontrôlée d'insectes se multiplie. Une étude coordonnée par l'INRA a montré que, sur la période 2000-2007, en moyenne 19 espèces nouvelles d'invertébrés, essentiellement des insectes, s'établissent en Europe chaque année. Le phénomène est en augmentation, puisque sur la période 1950-1975, le rythme d'immigration était estimé à une dizaine d'espèces par an.

Ces mouvements font l'objet d'une extrême attention des services de protection des végétaux, car les dégâts engendrés par les nouveaux venus peuvent être considérables. Mais aussi des services sanitaires : des insectes comme le moustique sont de parfaits vecteurs de maladies. L'inconnu de South Kensington ne semble pas de cette engeance.

Hervé Morin

24 avril 2008

Cap sur les biocarburants de seconde génération

Jean-Louis Borloo propose de délaisser les biocarburants de première génération, dont les vertus écologiques sont mises en cause, mais qui sont surtout accusés d’être, en partie, à l’origine de la hausse des prix alimentaires et des émeutes de la faim. Le ministre de l’Ecologie veut se concentrer sur la seconde génération.

biocarburantsLa France veut faire une « pause » sur les biocarburants de première génération. Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, l'a annoncé hier à Rome, en marge du Forum international de l’énergie qui réunissait pendant trois jours des pays producteurs et consommateurs de pétrole.
Les biocarburants de première génération sont mis en cause dans la flambée des prix des matières premières alimentaires. Fabriqués à partir de plantes vivrières, notamment de céréales, leur utilisation en hausse aurait, en partie, provoqué les émeutes de la faim qui se déroulent dans plusieurs pays depuis quelques semaines.
Destiné à être une l’alternative au pétrole, le respect de l’environnement de ces biocarburants de première génération est mis en cause par certains. Le traitement et l’acheminement de la matière première seraient eux-mêmes très couteux en énergie.
Concentrer les efforts sur la deuxième génération
La France veut donc abandonner la première génération pour mieux s’intéresser à la seconde. Les investissements déjà lancés dans les premiers biocarburants seront cependant « honorés ». Le ministre de l’Ecologie a souhaité que soit amplifiée « la recherche sur la deuxième génération pour que ces biocarburants ne soient en aucun cas en concurrence avec des sites (...) alimentaires ».
La France, qui prendra la présidence de l’Union européenne pour six mois en juillet prochain, s’est fixé pour objectif que les biocarburants représentent 10% de la consommation de carburants en 2020.

22 octobre 2007

"Sapiens" était aussi pêcheur à pied

Il y a 165 000 ans en Afrique, les hommes du paléolithique moyen se nourrissaient des produits de la mer.

L'EXPLOITATION des ressources marines a été cruciale pour nos lointains ancêtres pendant la période glaciaire qui a duré de 195 000 à 135 000 ans avant notre ère. Sans cette nourriture, ils n'auraient pas pu survivre au climat froid et rude. Ce mode d'alimentation leur aurait permis en outre de migrer en Australie et en Nouvelle-Guinée par la côte.
C'est ce qu'indique une équipe internationale de chercheurs *, après avoir découvert des restes de fruits de mer dans la grotte de Pinnacle Point qui surblombe l'océan Indien, près de Mossel Bay, en Afrique du Sud. Les restes retrouvés dans la grotte montrent qu'au paléolithique moyen, les Homo sapiens ramassaient sur la plage une quinzaine d'espèces d'invertébrés marins différents constitués majoritairement de moules brunes. Ils utilisaient également des hématites (ocre rouge) taillées et de petits outils, preuve qu'à cette époque ils étaient plus évolués que l'on pensait. Dans leur étude, les auteurs expliquent que les occupants de Pinnacle Point ramassaient sans doute les crustacés à marée basse ou lors des grandes marées mensuelles de printemps sur la côte plus ou moins rocheuse. Pendant les millions d'années précédentes, le régime alimentaire des hominidés à l'intérieur des terres était le produit de la chasse et de la cueillette.
« Comportements élaborés »
Les hommes de Pinnacle Point ramassaient leurs coquillages sur le littoral à environ 5 ou 10 km de la grotte pour revenir les consommer à l'intérieur. Quant aux 57 hématites recueillies dans la grotte, certaines d'entre elles étaient vraisemblablement utilisées pour se peindre le corps, ce qui confirme le niveau d'évolution de ces hommes modernes. Aujourd'hui, nos contemporains expriment notamment leur statut social et leur appartenance au groupe à travers l'habillement, les bijoux, le maquillage et la coiffure, commente Sally McBrearty de l'université du Connecticut dans un commentaire publié par la revue Nature.
« Il s'agit sans doute de comportements élaborés qui font preuve d'une stratégie plus moderne que ce que certains chercheurs pensaient », confirme Francesco d'Errico, directeur de recherche au CNRS. Ce scientifique fait cependant remarquer que la consommation de fruits de mer et l'utilisation de pigments sont également attestées chez les néandertaliens d'Europe. La présence de ces modes de vie montrerait notamment qu'on ne peut pas dresser de parallélisme entre morphologie (taille du cerveau, etc.)et comportement moderne.
Si les chercheurs ont pu découvrir la grotte de Pinnacle Point, c'est parce qu'elle a été épargnée par la remontée du niveau de la mer. Au paléolithique l'océan était de 125 mètres plus bas qu'aujourd'hui et la grotte est maintenant située à 15 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle figure parmi les rares sites archéologiques datés de 165 000 ans. Jusqu'à présent les plus anciens habitats connus remontaient à 120 000 ans.
(*) «Nature », le 18 octobre 2007

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22 octobre 2007

Bien manger, bien bouger au quotidien :

Alors que le gouvernement a lancé depuis maintenant 6 ans son programme visant à encourager les citoyens à manger plus sainement et à être plus actifs, ces mois d’octobre et novembre, une nouvelle campagne de publicité les motive à bouger au quotidien.

40 spots télévisés sont actuellement diffusés sur France télévisions, sous le titre « vos questions nutrition ». Un chef, une journaliste et les membres d’une grande famille y discutent des manières simples de s’alimenter de manière équilibrée et de bouger au quotidien.

Rappelons que la règle de base est de consommer chaque jour :

- 5 fruits et légumes

- 3 produits laitiers

- 3 féculents par jours (sucres lents)

- 2 sources de protéines (viande, œuf, poisson)

- au moins 1,5 litres d'eau

- en quantités limitées : sucres rapides, sel, et produits gras

Il est recommandé de faire 30 min d’exercice par jour.

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12 octobre 2007

Pollution des fleuves : l'agence de l'eau était au courant

L'Agence de l'eau du Rhône et de la Méditerranée était au courant au moins depuis vingt ans de la présence anormalement élevée de pyralène dans les eaux du Rhône. C'est ce que montre une analyse de cet établissement public datée d'avril 1986, publiée par le site du «Nouvel observateur» mercredi.

Selon un relevé effectué au cours des années 87 à 89, la Saône et l’Isère présentaient des taux de PCB respectivement de 100 et 200 ppb (microgrammes par kg) dans les sédiments. Les concentrations actuelles dans les zones qui ont déclenché les arrêtés préfectoraux d’interdiction de consommation des poissons sont de l’ordre de 15 à 35 ppb. Selon le journal, ce chiffre «conforte la défense de l’usine Trédi, [spécialisée dans la décontamination de transformateurs au pyralène], puisque celle-ci ne déversait pas ses effluents dans ces deux rivières». Vue des berges du Rhône, le 28 septembre 2007 à Lyon Des quantités de PCB trente fois supérieures aux normes actuelles avaient été également mesurées dans le fleuve dès 1987 à Saint-Vallier (Drôme), au sud de Lyon.

1,24 kg de PCB dans le Rhône par jour

Selon un autre document, une très grosse unité de chimie de base du chlore a déversé, du 18 au 24 avril 1986, 1,24 kg de PCB par jour dans le Rhône. A la même époque, l’usine Tredi, à une trentaine de kilomètres en amont de Lyon, était autorisée à en déverser la même quantité.

L’usine Tredi n’est donc plus la seule industrie pointée du doigt. «Le Rhône est également pollué en amont de notre usine, vers la Suisse. Nous ne sommes pas les seuls contributeurs», se défend-on chez Trédi.

Pas une nouveauté pour les écologistes

Pour les écologistes, la pollution du Rhône aux PCB n'est d'ailleurs pas un scoop. «Dès 1985, on a tenu une conférence de presse pour dénoncer les dangers des rejets dans le Rhône», se souvient Etienne Tête (Verts) à 20 Minutes. Les Verts s'appuyaient notamment sur un rapport signé de Christian Brodhag, ingénieur et militant, aujourd'hui délégué interministériel au développement durable. «De nombreuses usines ont rejeté légalement du PCB, mais l'Etat n'a jamais fait l'addition des autorisations de rejets», déplore Hélène Blanchard, vice-présidente de la région chargée de l'environnement.

20minutes.fr avec F.C

12 octobre 2007

Sérieuses ou coquines : des rencontres à votre choix

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12 octobre 2007

Deux cent mille Français cultivent leur cannabis

La PJ vient de démanteler deux « usines » dotées d'un équipement sophistiqué pour alimenter le trafic de drogue dans le Midi.

LES HOMMES de la PJ de Toulon, qui enquêtaient depuis plusieurs mois sur un trafiquant d'herbe local, n'en ont pas cru leurs yeux. Lundi, au moment d'investir la villa d'un comparse présumé dans un quartier résidentiel de La Seyne-sur-Mer (Var), ils ont mis au jour une véritable usine de production de cannabis. « Le jardin était envahi par plusieurs centaines de plants tandis que le garage et la remise faisaient office de séchoir, relève un policier. Dans la maison, nous avons aussi découvert des stocks de graine, diverses lampes et de la documentation spécialisée. Au total, on estime qu'il y avait là pour plusieurs dizaines de milliers d'euros de marchandise. »
Dans le cadre d'une tout autre enquête, à Nîmes, le SRPJ de Montpellier a découvert le même jour un entrepôt abritant 600 plants sur une surface d'environ 200 m². Doté d'un système d'éclairage, de chauffage et d'apport en eau des plus sophistiqués, cette fabrique visait apparemment à alimenter le marché local. Deux trafiquants présumés devraient être déférés aujourd'hui.
Selon une estimation finalisée tout récemment par l'Obervatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), 200 000 personnes cultiveraient actuellement leurs propres plants de cannabis sur le sol français. À en croire les policiers spécialisés, les grosses cultures, qui nécessitent l'acquisition d'un matériel coûteux et alimentent souvent les trafics, demeurent peu nombreuses. « En revanche, décrypte le directeur de l'OFDT, Jean-Michel Costes, l'autoculture, marginale au milieu des années 1990, semble depuis lors se diffuser parmi les usagers. »
Pour preuve, la soixantaine de commerçants spécialisés dans la vente de lampes à sodium et autres pots hydroponiques, requis pour faire pousser de l'herbe « en placard », afficherait une nette augmentation de leurs ventes depuis quelque temps. Par ailleurs, selon diverses enquêtes qualitatives, un consommateur régulier sur quatre déclarerait faire pousser ses propres plants.
1 600 interpellations
Interne en chirurgie et fumeur occasionnel, Jean-Baptiste (*), âgé de 28 ans, cultive ainsi sa propre herbe depuis environ quatre ans. « J'y suis venu après m'être longtemps approvisionné dans la rue, au risque de tomber sur un matos de mauvaise qualité ou de me faire dépouiller, raconte-t-il. Lorsque je leur en ai parlé, mes parents, qui habitent un petit village du sud de la France, ont d'emblée accepté d'accueillir mes cultures dans leur potager à condition que je ne revende pas mon herbe. L'an dernier, j'ai ainsi récolté près de 1,5 kg de têtes séchées dont j'ai donné l'essentiel à mes potes. Le seul problème, c'est que j'ai une trouille bleue de me faire choper dès que je dois transporter mon herbe. »
Abritée des regards, tantôt en plein champ tantôt en appartement, et de petite taille, la grande majorité de ces cultures échappent à la vigilance des services répressifs qui, l'an dernier, ont procédé l'an dernier à environ 1 600 interpellations pour détention de graines ou de pieds - tandis que 115 « cultivateurs » ont été arrêtées pour « trafic ».
* Le prénom a été modifié. - Bonjour la sécurité opératoire... opérez bien, opérez zen, fumez un p'tit joint avant !

16 juin 2007

Inde : Un vélo contre les castes

Dans le nord‑est du pays, l'obstination d'une adolescente a changé la vie des intouchables de son village. Avec une simple bicyclette..

Sous ses airs d'adolescente timide, Mamta Nayak est une force de la nature. Par sa seule persévérance, cette gamine indienne a réussi à tordre le cou aux pratiques rétrogrades qui régissaient depuis des siècles la vie entre castes dans son village. Avec pour seule arme une bicyclette.

Elle a refusé de mettre pied à terre devant les hautes castes.

L'affaire commence durant l'été 2005, à Narsinghpur, petit hameau tranquille du nord‑est de l'Inde. Issue de la caste des « dalits » (les intouchables), le plus bas échelon du système social hindou, Mamta, 16 ans, vient de passer en première, et souhaite poursuivre ses études. Son père, un paysan sans terre, aurait préféré qu'elle se marie. Mais elle finit par le convaincre de lui acheter un vélo, afin de pouvoir se rendre à son nouveau lycée, situé à 8 kilomètres.

Le jour de la rentrée, elle se met en route. Et déclenche une petite révolution. Pour aller en cours, elle doit en effet traverser le centre du village, habité par les hautes castes. Or la tradition veut que les dalits, qui vivent dans une enclave séparée, mettent pied à terre lorsqu'ils passent à cet endroit. Mamta, elle, refuse. Furieux, les anciens organisent alors un « tribunal populaire ». Son père est sommé de lui apprendre les bonnes manières. Pis encore, Mamta pourrait renoncer à ses études... Lui-même analphabète, le vieil homme tente de raisonner sa fille. Mais celle‑ci a la tête dure. « Il avait peur, pas moi, affirme‑t‑elle en souriant. je savais que j'étais dans mon droit. » Impressionnées par son courage, les autres familles dalits décident de la soutenir: après tout, Mamta est la première fille de la communauté à avoir poussé ses études aussi loin.

Dans le village, la tension monte. Au point que le commissaire du district mobilise deux policiers pour escorter chaque jour l'adolescente jusqu'au lycée. « ils sont restés avec nous pendant un mois, raconte sa grand‑mère, Bharati Nayak. S'ils n'avaient pas été là, nous aurions tous été tués. » Les familles dalits n'échappent cependant pas au boycott. Plus personne ne leur adresse la parole, les magasins refusent de les servir et les hommes, employés comme ouvriers agricoles parles propriétaires terriens de hautes castes, sont tous licenciés. « Nous avons beaucoup souffert, témoigne encore la grand‑mère. Mais nous ne regrettons rien, car maintenant nous sommes libres. »

Deux ans plus tard, l'affront de Mamta a en effet provoqué bien des changements à Narsinghpur. Le vélo, tout d'abord, que la plupart des dalits enfourchent désormais sans se poser de questions. Oubliée, aussi, l'interdiction d'utiliser des véhicules motorisés. Terminées, les insultes gratuites et quotidiennes. « Nous faisons ce que nous voulons. Plus personne ne dit rien, résume Bharati Nayak, occupée à traire sa vache. Les hautes castes ont compris qu'elles étaient obligées de respecter la loi. » Du moins en partie. Car, si le boycott a fini par être levé, les hommes dont toujours pas été réembauchés et doivent donc aller travailler dans les hameaux voisins. La communauté n'est par ailleurs plus invitée pour les fêtes de village ou les mariages. « Mais ça commence à changer : certains se remettent à nous parler », assure Mamta. « De toute façon, peu importe, intervient sa tante. Nous n'avons pas besoin d'eux. »

Aujourd'hui âgée de 18 ans, la jeune fille vient de passer son bac et souhaite devenir institutrice. Elle donne déjà des cours aux enfants de sa communauté, notamment à sa petite cousine, admise à son tour en première. Et qui écrira peut‑être la suite de cette histoire exemplaire dans les campagnes indiennes, où ceux que Gandhi appelait les « enfants de Dieu » continuent de faire l'objet d'une discrimination d'un autre âge...

5 juin 2007

Un magistrat poignardé au tribunal de Metz

La mère d'un mineur a poignardé mardi Jacques Noris, juge des enfants et vice-présicent du tribunal de Metz. L'Union syndicale de la magistrature agite la menace d'une grève si des mesures ne sont pas prises pour renforcer la sécurité

n juge des enfants, vice-président du tribunal de Metz, a été blessé à coups de couteau mardi par la mère d'un mineur alors qu'il présidait une audience d'assistance éducative dans son cabinet. L'agression a provoqué une vive émotion dans la magistrature et le principal syndicat menace d'appeler les magistrats à cesser le travail si des mesures ne sont pas prises.

poignard"Le vice-président du tribunal de Metz, président du tribunal pour enfants, a été agressé à l'arme blanche pendant l'audience", a déclaré Joël Guitton, procureur de la République de Metz. La victime, frappée de plusieurs coups de couteau à l'abdomen, a été évacuée vers un hôpital.

Le magistrat, Jacques Noris, a été opéré et se trouvait dans un état stationnaire mais ses jours ne seraient pas en danger, dit-on de source syndicale dans la magistrature. Selon les premiers éléments de l'enquête, la mère du mineur dont le cas était examiné lors de l'audience a agressé le magistrat avec un couteau qu'elle portait sur elle. L'audience portait sur le renouvellement du placement de son fils en foyer éducatif.

Nicolas Sarkozy a exprimé "son profond soutien" à la victime. "Le président de la République, qui est tenu strictement informé de l'évolution de l'état de santé de M. Jacques Noris, s'élève contre cet acte inqualifiable", écrit-il.

La ministre de la Justice, Rachida Dati, a fait part de son émotion et annoncé qu'elle irait sur place dans l'après-midi.

Le Syndicat de la magistrature (gauche) a annoncé une manifestation au palais de justice de Metz dans l'après-midi. L'Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire) a exprimé sa "consternation" et sa "révolte" et réclamé des mesures immédiates, faute de quoi il menace d'appeler les magistrats à cesser le travail. "L'USM exige un plan d'urgence de sécurisation des juridictions. A défaut, l'USM appellera les magistrats à exercer leur droit de retrait, partout ou les conditions de sécurité ne seront pas remplies", déclare le syndicat dans un communiqué.

Les syndicats soulignent qu'il ne s'agit que de la suite d'une série d'affaires similaires. Ils mentionnent l'agression subie le 31 mai 2007 par une juge des enfants du tribunal de Montargis, molestée et insultée dans son bureau, ou encore l'agression d'une greffière du tribunal de Rouen, brûlée vive dans son bureau en septembre 2005.

Pour les syndicats de magistrats, cette situation est révélatrice de la misère de la justice française, qui avec un budget de 6,271 milliards d'euros pour 2007 (2,34% du budget de l'Etat), est à un des plus bas niveaux de l'Europe des 27. "Sans cesse contestés dans leur action quotidienne, confrontés à une situation matérielle, notamment en matière de sécurité, indigne d'un grand pays, les magistrats se trouvent dans l'incapacité d'exercer leurs missions", estime l'USM. "Est-ce qu'il faudra des morts pour qu'enfin le gouvernement prenne les décisions qui s'imposent ? C'est bien de se rendre sur place de la part d'un ministre, mais ce qu'il faut maintenant c'est agir", a dit le président de l'USM Bruno Thouzellier sur LCI.

Rachida Dati annonce avoir demandé un état des lieux sur la sécurité du TGI de Metz et sur l'ensemble des juridictions. La ministre a annoncé la semaine dernière dans la presse le dépôt en juillet de deux projets de lois sur les peines planchers de prison pour les récidivistes et la fin de la règle d'excuse de minorité pour les 16-18 ans.

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