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Planète Bleue
19 avril 2007

"Si on avait écouté ma fille, Sophie serait en vie"

Le principal suspect dans le rapt de la jeune Nantaise, inhumée hier, était déjà mis en examen pour le viol d’une adolescente. La mère de cette dernière témoigne.

RAMIZ ISENI a-t-il fait d’autres victimes avant de croiser la route de Sophie Gravaud, 23 ans, enlevée, séquestrée et tuée dans la soirée du 7 avril aux abords de Nantes ? La police, sachant d’expérience que «c’est parmi les criminels sexuels que l’on observe le plus souvent des réci­dives», se pose désormais ouvertement la question. Hier, plusieurs fonctionnaires de l’Office central de répression des violences aux personnes sont d’ail­leurs arrivés à ­Nantes afin de prêter main-forte aux enquêteurs locaux. En outre, le logiciel Salvac, conçu pour rationaliser la traque des criminels en série, devrait bientôt être mis à contribution afin de dresser la liste des agressions qui, commises ces dernières années dans l’ouest de la France, sont susceptibles d’être imputables au Bosniaque. D’ores et déjà, Ramiz Iseni est soupçonné d’avoir violé une jeune fille, alors âgée de 17 ans, le 13 no­vembre 2004.
Au moment de porter plainte, Carole (*) a expliqué avoir été conduite à Saint-Brévin-les-Pins par cet homme qui l’aurait invitée au restaurant avant de l’agresser dans sa voiture. Interrogé, le suspect a confirmé avoir rencontré la jeune femme par l’intermédiaire d’une amie yougoslave de son plus jeune fils, avant de nier toute voie de fait et de crier au «complot» .
Curieusement, le parquet de Nantes s’est à l’époque contenté de renvoyer l’affaire devant le tribunal correctionnel qui, un an et demi plus tard, s’est déclaré incompétent à juger des faits de nature criminelle. En décembre dernier, une information judiciaire a donc été ouverte, dans le cadre de laquelle Ramiz Iseni, 46 ans, est aujourd’hui mis en examen pour viol et placé sous contrôle judiciaire.
Présence d’ADN
Contactée par Le Figaro, la mère de Carole témoigne: «Je ne veux surtout pas m’exprimer au nom de ma fille, qui a été si choquée qu’elle a été obligée de quitter Nantes par peur que cet homme la retrouve. Toutefois, j’ai personnellement eu le sentiment que la justice, par manque de preuve, avait tardé à prendre en compte sa plainte. Aujourd’hui, je me dis que si on avait écouté ma fille plus attentivement, on aurait mieux mesuré la dangerosité de cet homme, et Sophie Gravaud serait peut-être encore en vie.» De son côté, l’avocat de Carole nuance : «Ma cliente, qui est ­pert­urbée, voire terrorisée par ce qu’elle a vécu, accepte et comprend la durée de la procédure judiciaire, qui s’ex­plique en grande partie par une erreur d’aiguillage commise au départ.»


Quoi qu’il en soit, Ramiz Iseni pourrait devoir affronter un premier procès aux assises avant d’être, un jour peut-être, jugé pour l’enlèvement, la séquestration et la mort de Sophie Gravaud. Hier, de nouvelles analyses ont mis en évidence la présence de l’ADN de la jeune femme sur le blouson du suspect.
La position du réfugié bosniaque, qui consiste à nier tout contact avec la victime pour jurer avoir acheté son téléphone et sa carte bleue dans un bar de Nantes, de­vient donc ­chaque jour un peu plus intenable.
* Le prénom a été modifié.

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