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Planète Bleue
6 février 2007

L'obésité, miroir des inégalités sociales

S'il fallait encore convaincre que riches et pauvres ne sont pas égaux face à l'obésité, la dernière étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 30 janvier en donne une nouvelle preuve éclatante.

L'enquête, menée en partenariat avec l'Institut de veille sanitaire (InVS), l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et le conseil général du Val-de-Marne, porte sur un échantillon représentatif de 1 042 collégiens et lycéens de ce département. Elle vise à mesurer l'évolution de la prévalence de l'excès pondéral chez ces jeunes entre 1998 et 2005.

Résultat : dans ce département, engagé depuis 2001 dans un programme de prévention de l'obésité, la prévalence du surpoids est restée quasi stable (17 % des adolescents présentent un excès de poids, dont 3,1 % sont obèses). En revanche, elle a considérablement augmenté chez les enfants d'ouvriers (passant de 16,4 % à 31,1 %), alors qu'elle a diminué chez ceux dont les parents occupent une profession intermédiaire (de 19,1 % à 10,9 %) ou un poste de cadre.

A ces écarts liés aux catégories socioprofessionnelles s'ajoute l'origine géographique du père. Ainsi, la prévalence globale du surpoids progresse significativement lorsque le père est originaire du Maghreb (de 18 % à 30,1 % entre 1998 et 2005) ou d'un pays non européen ou africain (de 13,1 % à 23,3 %).

Une étude américaine publiée en 2003 a déjà montré qu'"avec le temps les modes de vie du pays d'origine perdent leur rôle initialement protecteur à l'égard de l'excès pondéral, et ce d'autant plus que le cadre de vie, les ressources ou le niveau d'éducation des parents sont défavorables", rappellent les auteurs de l'enquête.

LE TYPE DE QUARTIER

Au-delà des ressources financières de la famille et du pays d'origine, le type de quartier dans lequel vit l'adolescent peut aussi avoir un impact sur les comportements alimentaires. Ainsi, la prévalence de l'excès pondéral atteint 24,4 % (dont 6,3 % d'obésité) chez les jeunes habitant dans une cité, contre 11 % (dont 1,5 % d'obésité) chez ceux vivant dans un quartier pavillonnaire.

Les écarts entre les modes de vie sont importants. Ainsi, parmi les jeunes dont le père est originaire d'Afrique, 46,2 % déclarent consommer des sodas au moins une fois par jour (contre 25 % de ceux dont le père est européen) et 58,6 % ne prennent pas leur petit-déjeuner tous les jours (contre 26,5 %). Enfin, si 69 % des jeunes interrogés disposent d'au moins un écran (télévision, ordinateur ou console de jeux) dans leur chambre, ce pourcentage atteint 75 % parmi les enfants d'ouvriers.

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