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Planète Bleue
15 septembre 2006

Le gang du "Petit bar" tente de prendre le contrôle d'Ajaccio

Paul Giacomoni, proche de l'ex-leader du mouvement pour l'autodétermination (MPA) Alain Orsoni, a été tué, mercredi 13 septembre, par un tireur isolé dans la périphérie d'Ajaccio (Corse-du-Sud). Il a été touché par un tireur embusqué muni d'un fusil à lunette, posté à à une centaine de mètres. Le meurtrier n'a pu être identifié. Une douille a été retrouvée. Les analyses diront s'il s'agit de la même arme qui a servi, le 8 août, à tuer Jean-Jacques de la Foata dans des conditions similaires. Le père et le frère de Paul Giacomoni avaient été abattus le 26 juillet 1995, lors de la guerre fratricide entre groupes indépendantistes rivaux.

Mais la mort de Paul Giacomoni est plus probablement liée à des affaires de pur droit commun. C'est d'ailleurs la neuvième victime, en un an, pour la seule ville d'Ajaccio, où la préfecture craint que "la série soit loin d'être terminée". D'après les policiers, le constat le plus plausible reste celui d'une tentative de mainmise totale sur les activités criminelles d'Ajaccio. Les soupçons se portent sur les agissements de l'équipe dite du "Petit bar", un estaminet où les jeunes membres du clan ont leurs habitudes. Les policiers aimeraient faire la lumière sur le rôle joué à leurs côtés par Ange-Marie Michelosi, fiché au grand banditisme et longtemps proche de Jean-Jérôme Colonna, figure du milieu de Corse-du-Sud.

Certains membres du "Petit bar" ont déjà été condamnés fin 2004 pour extorsion de fonds. En outre, deux d'entre eux, Francis Castola et Damien Ceccaldi, ont été mis en examen pour "complicité d'assassinat par fourniture de moyen" pour avoir dérobé la moto utilisée pour tuer, le 25 août 2004, Roger Polverelli, figure du grand banditisme corse. Mais à ce jour, l'enquête n'a pas mis en évidence de lien formel avec l'assassinat lui-même. "En focalisant tous les soupçons sur mon seul client (Francis Castola), les enquêteurs s'interdisent de découvrir les vrais auteurs et désignent des gens à la vindicte", note Me Pascal Garbarini.

Le père de Francis Castola avait été tué le 14 mars 2005, sans doute en guise de vengeance selon les enquêteurs condamnés aux supputations. Chacune des victimes, au nombre desquelles on peut ajouter Paul Corticchiato dit "le Pharaon", tué en mai 2006, pouvait représenter, selon la police, une forme d'obstacle aux volontés d'hégémonie des nouveaux venus du "Petit bar".

Paul Giacomoni, un temps en fuite au Nicaragua aux côtés d'Alain Orsoni, avait été extradé, en 1999, en compagnie d'autres membres du MPA. Après avoir purgé une peine de deux ans de prison pour escroquerie, il s'était installé à Ajaccio où les policiers le soupçonnaient de gérer des machines à sous illégales.

De la Foata, condamné par le passé pour des braquages et membre d'une fratrie redoutée, constituait un danger potentiel pour les auteurs de l'assassinat de Polverelli, dont il avait porté le cercueil.

Pour autant, si les soupçons sont évoqués, les investigations piétinent devant l'absence de preuves. "Je m'interroge, indique Antoine Sollacaro, avocat des familles de cinq des victimes, dont Robert Feliciaggi, l'élu tué le 15 mars, si l'action de la police relève de l'incompétence ou de la complicité. L'Etat suit cette vieille maxime selon laquelle un meurtre résout le précédent".

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