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Planète Bleue
17 octobre 2006

L'Europe à la merci d'une pénurie d'électricité :

L'Europe en général - et la France en particulier - est plus que jamais menacée de délestages, voire de coupures brutales d'électricité en période de forte consommation. C'est l'avertissement que lance le groupe de conseil Capgemini dans l'édition 2006 de son Observatoire européen des marchés de l'énergie. La hausse de la demande a été plus soutenue que la reprise des investissements amorcée en 2005. "L'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité s'est détérioré, note Colette Lewiner, directrice internationale du secteur énergie du groupe de conseil. La marge de capacité de production a diminué pour passer de 5,8 % en 2004 à 4,8 % en 2005."

Centrale nucléaire de Cattenom.

Pour les gestionnaires de réseau de transport de l'électricité comme le français RTE, une telle marge est importante puisqu'elle traduit ce qu'il reste de ressource disponible pour faire face à un pic de consommation. Qu'il s'agisse d'une période de grand froid entraînant une forte demande de chauffage ; ou de grosses chaleurs, qui nécessitent plus de climatisation alors que des centrales nucléaires connaissent des difficultés de refroidissement en raison de la température et de l'assèchement des cours d'eau.

Les experts de Capgemini notent que la France, la Belgique, la Grèce et la Hongrie sont "dans une situation d'équilibre fragile, ayant eu des marges négatives pendant plus de trois mois". Dans l'Hexagone, ajoutent-ils, la situation a été particulièrement tendue pendant les vagues de froid de janvier-mars 2005 et de novembre-décembre 2005.

La forte hausse des prix à moyen terme, qui ont dépassé 50 euros/MWh, aurait dû inciter les grands opérateurs comme EDF, E.ON, Enel, Suez ou Endesa à augmenter encore leurs investissements. Elle a été jugée encore insuffisante pour justifier une accélération d'engagements à la fois lourds et risqués. La durée de vie d'une centrale est, en effet, d'au moins vingt ans, et même de près de cent ans pour les nouvelles centrales nucléaires (études, exploitation, démantèlement) dotées du réacteur franco-allemand EPR. La volatilité des prix sur les marchés de gros et des bases de clientèle avec l'ouverture à la concurrence ne les a pas non plus incités à prendre trop de risques.

PRIX ÉLEVÉ DES HYDROCARBURES

Capgemini évalue les besoins en investissements à 700 milliards d'euros d'ici à 2030 au sein de l'Union européenne (UE), dont 30 milliards d'euros par an entre 2006 et 2010. Or Mme Lewiner estime qu'ils sont de 30 % inférieurs à ce qu'ils devraient être pour assurer la sécurité des approvisionnements notamment mise à mal, en janvier 2006, par la crise du gaz russo-ukrainienne. Un risque qui sera plus important, en 2030, quand l'Europe devra importer 80 % de son gaz (contre 50 % en 2005), notamment de Russie.

La menace d'un retour d'une crise entre Moscou et Kiev, le prix élevé des hydrocarbures et les restrictions d'émissions de CO2 vont pousser à de nouveaux investissements dans les centrales au charbon dit "propre", à une relance des débats sur le nucléaire (amorcée en Grande-Bretagne et en Allemagne) et à "un accroissement des programmes d'innovation et d'économie d'énergie", note Capgemini. Le renforcement de l'efficacité énergétique permettrait à l'Union de ne pas consommer plus d'électricité en 2020 qu'aujourd'hui.

Ces besoins d'investissement confortent les acteurs des grands projets de fusion actuels de la pertinence de leurs opérations (E.ON-Endesa, Gaz de France-Suez). Mais elles risquent aussi de donner naissance à "des oligopoles qui iraient à l'encontre de l'intensification de la concurrence souhaitée par Bruxelles", remarque Mme Lewiner.

Les groupes d'énergie ont les moyens de leur volonté de puissance, avec "un trésor de guerre de plus de 90 milliards d'euros", révèle Capgemini. A lui seul, l'allemand E.ON disposait en 2005 de 51,4 milliards d'euros. GDF, un peu vite ravalé au rôle d'acteur de second rang arrive en deuxième position avec 11,8 milliards, soit deux fois plus qu'en 2004, devant l'italien Enel (9 milliards), qui a réaffirmé, lundi, son intérêt pour le marché français, et Suez (4,9 milliards). Premier électricien européen, EDF n'arrive qu'en huitième position (1,5 milliard).

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Commentaires
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